Maiko, un travail japonais qui remonte à environ 300 ans.
Le travail de maiko remonte à une époque où les femmes servaient le thé aux visiteurs des sanctuaires de Kyoto.
A Gion, une maiko doit être obokoi, c’est à dire, réservée, innocente et mignonne. C’est ainsi qu’elle doit se préparer. Après avoir fait le shikomi, apprentissage qui dure à peu près un an, l’apprenti maiko doit faire minarai, court passage d’à peu près un mois qui leur donne accès à misedashi. Le jour de misedashi est le début en tant que maiko. Après quatre ou cinq ans à perfectionner les arts, les maiko font erikae et deviennent geiko. Erikae veut dire changement de col. La broderie du col de la maiko passe du rouge au blanc pour la geiko. Le comportement de la geiko est plus adulte, chic et raffiné. Geiko est le nom donné aux geisha de Kyoto.
LE CHOIX DU NOM CHEZ LES MAIKO.
Une maiko est une apprentie Geiko. Les jeunes femmes qui décident de rentrer dans cette fonction doivent changer de nom et donc choisir une onêsan. La tradition veut qu’il y est un caractère chinois de l’ônesan dans le nom de la maiko. Une ônesan est une ainée, elle prend la responsabilité des erreurs des maikos. Il n’est donc pas facile pour une maiko de trouver une ônesan qui accepte le rôle. Le choix du nouveau nom est un moment très important pour une maiko, car c’est le début de sa nouvelle vie.
LES GEISHAS DE KYOTO, AU QUARTIER HANAMACHI.
Le quartier Hanamachi est un quartier où perdure les traditions et les anciens usages. Les maiko et geiko vivent dans des yakatas. C’est le lieu de vie et d’apprentissage des maiko et geiko. Elles y vivent comme une grande famille avec la patronne. C’est là qu’elles apprennent les arts, les coutumes et la façon de parler aux clients des banquets. La façon de pratiquer les arts peuvent être différentes selon les hanamachis. Quand une jeune fille entre au yakata, elle commence le shikomi, c’est à dire son apprentissage pour devenir maiko. Elle y apprend également les bases de la vie dans le hanamachi.
LA RÉPUTATION ET TRADITION DES MAIKO.
“Musée ambulant”, voilà un nom parfois donné à la maiko. Utilisé pour les banquets, l’ohikizuri de la maiko est réalisé selon la tradition, ce qui en fait des tenues précieuses. L’ohikizuri, le darari obi, le pocchiri et les okobo sont spécifiques à la maiko. Les okobo sont les chaussures traditionnelles à semelle épaisse. Le darari obi est la ceinture du kimono. Un long pan retombe jusqu’aux pieds. Pour maintenir le darari obi, on utilise un cordon avec un fermoir appelé le pocchiri. Le façonnage du pocchiri est très luxueux. Il peut être en or, en argent, ou en d’autres matières précieuses. Comme un héritage, le pocchiri est transmit de génération en génération. En dehors des banquets, la maiko passe la majeure partie de son temps en kimono appelé karage. Pour porter un kimono, il y a des règles précises à respecter. A chaque sortie son kimono. Et c’est l’okâsan qui prépare le kimono adapté à chaque sortie, à l’âge de la maiko ou à la saison.
Pour s’entrainer aux arts, les maiko ont accès à de nombreuses salles d’entrainement situées dans les hanamachi. On y enseigne l’utilisation d’instruments de musique, la danse, le kadô (art floral) et le sadô (la cérémonie du thé). Mais, en tant que maiko, l’art principal est le mai, une danse japonaise.
LA DANSE ET TECHNIQUE DU MAI.
Une maiko est avant tout une apprentie vendeuse d’arts. Et pour cela, elle doit apprendre la danse du mai. Les jeunes filles qui se passionnent pour la danse du mai peuvent être encouragé à devenir maiko. Comme beaucoup d’arts au Japon, la danse du mai a différentes écoles d’apprentissages. Par exemple, le mai de Gion-Kôbu, appelé kyômai de l’école Inoue. Cette école à ses propres techniques inspirées du nô, un style traditionnel du théâtre japonais. Le mai demande des années de pratique avant de commencer à en apprécier le sens. Ensuite les maikos continuent de se perfectionner dans cet art.
La danse des maiko en vidéo.
LE MAQUILLAGE.
À partir d’huile et de fond de teint blanc, les maiko se “font le visage”, c’est l’expression que l’on donne à Gion. Ce maquillage s’applique sur le visage, le cou, la nuque et jusqu’au dos. Pour le reste, elles n’utilisent que les couleurs rouge et noir. La première année d’apprentissage, la maiko peut utiliser que le rouge. Et la façon de mettre du rouge, dépend de l’ancienneté. Par exemple, pour les novices, le rouge se met que sur la lèvre inférieure. À la fin de l’apprentissage, il y a le jour du misedashi. C’est le moment où la fille devient officiellement maiko. Et ce jour là, c’est un oshiroiya-san qui réalise le maquillage de la maiko. Par la suite, il faudra à peu près un an d’apprentissage en maquillage pour que la maiko maitrise les techniques pour “se faire le visage”.
D’après les dires, à l’époque où on s’éclairait au bonbori ou à la bougie, la partie de la nuque qui n’était pas fardée de blanc se découpait et c’était joli. Cette forme en V, appelée nihon ashi (deux V) ou sanbon ashi (trois V), donnerait l’apparence d’une nuque plus mince et élancée. Ce qui accentue la beauté des maiko.
Les maiko passent presque toute l’année avec une coiffure japonaise. Pour cela, elles doivent aller chez le coiffeur. Mais le budget coiffure reviendrait très cher pour elles si elles devaient y aller tous les jours. Donc elles n’y vont qu’une fois par semaine. Et pour ne pas se décoiffer les autres jours de la semaine, elles dorment sur le côté la tête appuyée sur un petit oreiller posé sur une base en bois ou en poterie.
Tout comme le pocchiri, le hana kanzashi fait parti des trésors du yakata. Cette parure ornementale portée dans les cheveux est choisie selon les saisons ou les événements. Chaque détail de cet objet en fait un objet d’art précieux.
LES BANQUETS.
L’ozashiki, c’est ainsi qu’on appelle le banquet. Il est souvent organisé dans le salon des restaurants ou des maisons de thé. C’est ici que les maiko vont pratiquer les arts qu’elles ont appris. C’est elles qui vont animer le banquet pour que les clients s’amusent. Elles dansent, font de la musique, jouent et font la conversation. Ici le client est roi et il doit passer un bon moment. Pour aller à l’ozashiki, la maiko emporte avec elle quelques accessoires accordés à la saison. Elle utilise un sac dans lequel elle y aura mis deux éventails pour la danse, un essuis-mains, un porte-cartes où elles mettent le senja-fuda (sorte de carte de visite), un peigne, un miroir à main, un poudrier, un rouge à lèvres et son pinceau. Le plus important sont les éventails. Ils servent à la danse, et une maiko qui ne peut pas danser, n’est plus digne d’être maiko. L’éventail évolue à chaque étape importante de la maiko. Chaque degré d’évolution est représenté par le nombre de ligne sur l’éventail.
Si la maiko fait beaucoup d’ozashiki, c’est qu’elle est très populaire. Grâce à cette popularité, elle obtiendra beaucoup d’ohana. L’ohana est l’unité du hanadai, le prix payé pour la venue d’une maiko à l’ozashiki. Chaque hanamachi donne une valeur à l’ohana. Devenir maiko n’est pas si aisé. Ça demande de la concentration, de la persévérance, de la patience et du caractère. Certaines filles n’arrivent pas à finir leur apprentissage pour devenir geiko. Vous connaissez désormais les principales caractéristiques d’une maiko.
Pour cet article, je me suis inspirée de l’histoire de “Koyoshi de Kyoto” racontée dans le livre “Maiko, journal d’une apprentie geisha”.
Je vous invite à le lire pour en savoir plus. Et de belles photos illustrent le texte.
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