Test pour choisir son encre de chine:
Difficile de se décider à choisir son encre de chine. Entre les avis partagés et les produits proposés dans le commerce, on s’y perd un peu. J’ai testé plusieurs marques sous différents aspects pour vous aidez à y voir plus clair. Lire la suite de cet article
Il y a quelques temps j’ai acheté des plumes G-pen et Maru-pen pour encrer mes dessins. Je me suis mis à la recherche d’une encre de chine qui me convienne. On a tous des besoins différents selon ce que l’on en fait (calligraphie, lavis, encrage…) Dans mon entourage, pour certains la meilleure c’était à la Pagode de Sennelier, pour d’autres Pelikan et d’autres encore Lefranc&Bourgeois. J’imagine que si vous êtes là c’est que vous aussi, vous vous posez la question. Et cet article est là pour y répondre au maximum. J’ai acheté une petite bouteille de plusieurs marques et j’ai fais des essais.
Matériels utilisés:
– Un pinceau Winsor & Newton Serie 7 n°3 rincé et essuyé de la même façon après chaque encrage.
– La plume utilisée est évidemment la plume G-pen (faut bien que je m’entraine), essuyée également après chaque encrage.
– Du papier Canson pour aquarelle Moulin du Ray grain fin (je l’ai eu en échantillon ^^).
Les marques d’encres testées:
– à la Pagode de Sennelier
– Ink Black 17 de Pelikan
– Rotring
– Nan-King de Lefranc&Bourgeois
– Black 3 de Deleter
Test 1: LE DESIGN DE LA BOUTEILLE
Hop je trempe et je peins!
Il est essentiel de pouvoir tremper votre plume ou votre pinceau sans vous prendre la tête. Chaque bouteille est différente car chaque utilisation est différente. Voyons voir en détail.
à la Pagode (Sennelier) 30ml :
Bouchon avec pipette et diamètre de l’ouverture moyen. La bouteille est jolie mais l’ouverture reste assez limitée quand on arrive au fond de la bouteille. Pas facile de voir où l’on trempe notre plume. La pipette est assez pratique si vous voulez doser vos mélanges (par exemple pour vos lavis). Vous pouvez tenter d’éjecter quelques gouttes directement sur votre support, créer et expérimenter différentes techniques.
India ink Graphic (Pébéo) 45ml:
également équipé d’une pipette, le diamètre de l’ouverture est plus grand que à la Pagode mais la bouteille est plus haute. Donc, finalement on se retrouve avec le même problème. On en voit pas le fond. Et il est difficile de dévisser le bouchon quand l’encre a séché sur les bords. Et oui, en séchant cette encre à une matière un peu plastique qui soit dit en passant peut abimer pinceaux et plumes.
Ink Black 17 (Pelikan) 10ml:
Autant vous le dire, c’est pour moi, la pire des bouteilles. Mon porte plume y passe à peine et je ne sais pas à quel moment je touche l’encre. Il n’y a pas de pipette mais un réservoir d’encre placé sous le capuchon. A défaut d’une bouteille pratique, ce réservoir peut s’avérer utile pour tremper votre pinceau.
Rotring:
La bouteille remplit largement sa fonction pour laquelle elle a été fabriquée, c’est à dire le rechargement des stylos techniques Rotring. Pour mon test, j’ai du utiliser un réservoir.
Nan-King (Lefranc&Bourgeois) 30ml:
Identique à la bouteille de chez Sennelier, à la seule différence qu’elle est plus haute que large, du coup pas très stable.
Black 3 (Deleter) 30ml:
pour le coup, c’est le réservoir idéal pour ce que je veux en faire. Il n’y a pas de pipette sur ce modèle mais une ouverture très large. Le fond est facilement accessible. Je pourrais même y tremper mes doigts. 😉
Test 2: LE PRIX
Voilà un ordre de prix que l’on peut trouver sur le marché. Ils sont à peu près classés par ordre de prix croissant.
Vous pouvez déjà vous faire une idée du budget pour ce type de matériel.
India ink Graphic (Pébéo): 5€75 les 45ml
Nan-King (Lefranc&Bourgeois): 5€95 les 30ml
À la Pagode (Sennelier): 6€95 les 30ml
Black 3 (Deleter): environ 7€50 les 30ml.
Rotring: 8€59 les 23ml
Black 17 (Pelikan): 2€90 les 10ml.
Ça peut paraitre étonnant de voir que l’on trouve des bouteilles de petite contenance, mais l’encre de chine est très pigmentée. Une petite quantité peut servir pour un grand aplat.
Un peu de culture par ici.
Test 3: ASPECT VISUEL
Sur cette image, j’ai passé une seule couche d’encre. On aperçoit nettement l’aspect gris de l’encre Sennelier. Certains me diront que l’encre est restée au fond de la bouteille. Et bien non! Je l’ai secoué avant de tremper le pinceau. D’ailleurs je conseille de remuer votre encre systèmatiquement avant de l’utiliser et de refermer votre bouteille quand vous ne l’utilisez pas pour éviter l’évaporation.
La Nan-King a un bel aspect noir mat comme je les aime. Malheureusement des points blancs apparaissent. Le papier la boit un peu trop. C’est la plus liquide, et on tache facilement notre feuille si on ne fait pas attention.
Pour la India et la Rotring, elles ont toutes deux un aspect très brillant.
La Deleter et la Pelikan ont un aspect je dirais satiné (ni très brillante, ni très mat), la principale différence que je vois entres elles, c’est la fluidité. La Black 3 de Deleter est plus fluide.
Test 4: SUPERPOSITION DES COUCHES
Pour ce test je n’ai gardé que trois encres. La Sennelier n’est pas assez profonde. La India et la Rotring sont trop brillantes. Il me reste la Nan-King de Lefranc&Bourgeois, la Black 17 de Pelikan, et la Black 3 de Deleter. Alors c’est parti…
Après avoir laissé sécher une première couche, je passe une deuxième couche qui ne recouvre pas toute la surface de la première. De cette façon, je peux voir la différence. Verdict:
Pelikan et Deleter toujours au même niveau. On voit une légère surbrillance mais le noir reste profond.
Pour la Nan-King, le passage d’une deuxième couche élimine les points blancs et l’encre gagne en profondeur. De plus elle reste bien mat… j’adooooooore!
Test 5: LA FLUIDITÉ
Je garde mes trois encres du test 4 et je trempe ma plume. J’essaie d’avoir la même quantité d’encre à chaque passage.
Et là, la différence est flagrante. La Pelikan et la Lefranc&Bourgeois se valent. Bien que la Pelikan est plus agréable, le débit semble plus régulier. La Deleter est vraiment bien. Je me suis arrêtée de tracer des lignes alors que j’avais encore de l’encre dans la plume. Il faut quand même faire attention car elle est assez liquide.
C’est la fin du test, j’espère que j’ai pu vous éclairer sur certains aspects.
Sites web des marques utilisées dans cet article:
Winsor & Newton
Canson
Sennelier
Pébéo
Pelikan
Rotring
Lefranc&Bourgeois
Deleter
Revendeurs:
Nous sommes tous des créateurs !
Marina’
4 Commentaires
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C’est marrant moi j’ai détesté la Nanking ! Et j’aime bien la pébéo.
Pour moi la Nanking est beaucoup trop grise et liquide. On voit tous les traits de pinceaux, elle n’est pas assez opaque et trop liquide.
Avec la pébéo je n’ai pas de soucis, mais elle est presque trop « épaisse ». C’est à dire qu’en séchant elle colle, donc dans un carnet par exemple, elle colle mes pages les unes aux autres et fait des traces… Je l’ai diluée un peu (et elle est toujours très noire et opaque) et c’est mieux, mais pas encore parfait.
Bref, je n’ai pas encore trouvé l’encre de mes rêves.
Je recherchais une encre mate et bien noire. La Pébéo est trop brillante pour moi et c’est justement cet aspect « plastique » que je n’aime pas.
Article très intéressant pour faire un excellent choix d’encre de chine. En ce qui me concerne, je préfère l’encre à la pagode pour ses traits plus ou moins fins. Elle offre une grande facilité pour des traits uniques et une illustration réussie.
Merci pour ton commentaire. Effectivement, je pense que l’encre se choisi selon l’utilisation qu’on en fait et ce qu’on recherche comme effet.